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Secrets d'architecte : cacher l'inutile, sublimer l'essentiel

  • Photo du rédacteur: florehuguet
    florehuguet
  • 14 juin
  • 4 min de lecture

Il y a des choses qu'on n'a pas envie de voir. Des objets utiles mais disgracieux, des volumes imposés par la technique, des irrégularités que l'on n'a pas choisies. Et c'est là que j'interviens.

Parce qu'une belle ambiance, ce n'est pas que de l'ajout. C'est souvent une question de retrait. D'effacement. De discrétion.

Voici quelques astuces toutes simples que j'utilise au quotidien pour transformer les petits défauts en détails bien pensés.



Cacher les éléments MOCHES !


Le radiateur ? On l'oublie.

Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai repeint un radiateur dans la même teinte que le mur ou le soubassement. Et c'est magique. Sur la première photo, le radiateur devient presque invisible, absorbé dans ce jaune soutenu. Idem dans la cuisine avec le vert profond : il se fond, tout simplement. Plus besoin de le cacher derrière un meuble imposant, il s'efface tout en remplissant son rôle.


Les WC dans l’axe ? On triche.
Les WC dans l’axe ? On triche

Dans ce projet, les toilettes se trouvent pile dans l’axe d’une porte. Plutôt que de créer un mini mur ou d’ajouter un rideau, j’ai conçu des portes pleines avec cannage, façon placard. On ne voit plus qu’un volume décoratif, rythmé par des courbes et une matière naturelle.




Le cloissonnement, c'est tentant !


Les grands volumes ? On les structure.
Les grands volumes ? On les structure.

Un espace vaste peut sembler luxueux, mais il devient vite impersonnel s’il manque de rythme. Dans cette chambre, j’ai installé une tête de lit en guise de cloison. Elle ne ferme pas, elle oriente. Le lit regarde désormais la lumière, et à l’arrière, on libère un vrai coin dressing ou bureau. L’espace reste ouvert, mais intelligemment dirigé.


Une pièce de vie trop longue ? On dessine.
Une pièce de vie trop longue ? On dessine

Ici, le salon et la salle à manger formaient un enfilade un peu flottante. J’ai dessiné un meuble sur mesure toute hauteur, avec des étagères suspendues et une base arrondie, pour créer une séparation visuelle légère. Ça laisse passer la lumière, ça reste aéré, mais chaque zone retrouve son identité propre.


Une pièce borgne ? On découpe.
Une pièce borgne ? On découpe.

Plutôt que de subir un couloir sombre ou une pièce aveugle, j’aime créer des verrières en second jour. Comme ici, où une cloison pleine est devenue surface vitrée. On garde l’intimité, mais on redistribue la lumière naturelle. Résultat : les deux espaces gagnent en clarté, en volume, et même en esthétique.




Le plafond ? Un terrain de jeu pour un architecte



Plutôt que de subir une grande hauteur sous plafond, je choisis de l’habiter.


Des suspensions qui tombent de haut, des végétaux en lévitation, parfois même des objets détournés… C’est le moyen parfait de donner de la verticalité à l’ambiance, de jouer sur les contrastes de matières et de lumière.


Ce n’est pas qu’un geste décoratif : c’est une manière d’apporter de la chaleur là où l’espace peut paraître trop vaste ou froid. Et puis, avouons-le, c’est toujours plus spectaculaire.




Effet boîte : la peinture qui redéfinit l’espace


L’un de mes secrets préférés pour créer des zones sans cloison : peindre murs et plafond dans la même teinte. On parle d’effet boîte, et c’est d’une efficacité redoutable. L’œil perçoit l’espace comme un cocon, un lieu à part, même s’il n’est pas fermé.



Dans le coin télé, le plafond et le mur sont peints d’un bleu dense qui attire naturellement le regard et donne de la profondeur à l’alcôve. Même technique dans le coin musique, où la teinte crée une ambiance dédiée, intime, presque scénique.


Et que dire de cette entrée monochrome rose ? Un total look assumé qui donne une identité forte à ce passage souvent oublié.




Enfin, dans ce bureau, j’ai opté pour une version plus légère : peindre uniquement le plafond dans une teinte soutenue permet d’abaisser visuellement la hauteur, et de donner du caractère sans alourdir.

Effet boîte : la peinture qui redéfinit l’espace



Du semi sur-mesure, malin et bluffant


Pas besoin de tout faire fabriquer pour obtenir un rendu haut de gamme. On part souvent de caissons standards type Ikea, auxquels on ajoute un entourage en MDF peint et de jolies façades, et le tour est joué.


Sur la première photo, le dressing est simplement entouré de placoplâtre, avec des portes en cannage sur-mesure.

Du semi sur-mesure, malin et bluffant

Dans la chambre, les ponts de lit sont faits de caissons, les tables de nuit ont été créées sur mesure pour unifier le tout.



Et dans l’entrée, même recette : banquette sur caissons, habillage peint, et impression parfaite d’un meuble unique.

Du semi sur-mesure, malin et bluffant


Mais parfois, le plus bluffant, c’est quand on ne sait plus où le standard s’arrête et où le sur-mesure commence.

Un dressing en façade cannage parfaitement intégré dans une niche. Une assise basse en MDF peint, qui épouse les murs et accueille un rangement d’enfant, une bibliothèque ou quelques coussins. Ou encore un meuble d’angle, qui articule à lui seul un salon et un espace salle à manger grâce à quelques découpes bien pensées. Tout est dans l'art d'habiller, de masquer, d'ajuster.





Une contrainte ? Une opportunité graphique


Plutôt que de masquer une courbe ou de coffrer une gaine disgracieuse, autant la mettre en scène.


Dans cet exemple, une courbe structurelle a été soulignée par des rayures verticales jaune miel et beige. L’arrondi devient un élément décoratif fort, presque ludique, qui donne du rythme à l’espace. C’est souvent en soulignant les défauts qu’on en fait des qualités – et ici, le mur s'anime, la lumière glisse, et l’œil est séduit.

Une contrainte ? Une opportunité graphique


Envie de transformer vos contraintes en atouts ? De révéler les secrets cachés de votre intérieur ?

Architecte d'intérieur, je vous accompagne avec des solutions sur-mesure, ou presque, toujours pensées pour faire mieux avec moins.


 
 
 

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