Un style archi-défini...

Exprimer un style n’est jamais évident. On le vit, on l’habite, mais le définir avec des mots peut sembler réducteur. Pourtant, dans l’architecture d’intérieur, chaque trait, chaque volume, chaque matière raconte une manière de voir le monde. Chez Flore Huguet Intérieurs, je travaille des lieux qui vous ressemblent, à travers une écriture visuelle précise, sensible et incarnée.

Loin des tendances passagères, mes projets s’appuient sur cinq marqueurs forts qui reviennent avec constance : des formes douces, une palette assumée, des contrastes graphiques, des pièces sur mesure et une attention particulière à la façon dont la lumière circule et façonne les espaces.

Ce carnet visuel vous invite à explorer mon univers, à travers des intentions, des images et des choix affirmés.

1. Arrondir les angles

Travailler la douceur dans les lignes, éviter les cassures visuelles, favoriser la fluidité des circulations : les arrondis sont une véritable signature. Loin d’être anecdotiques, ils structurent l’espace tout en suggérant une forme de mouvement naturel et enveloppant.

Dans ce salon de coiffure, l’arche d’entrée, volontairement asymétrique, dynamise le lieu tout en le rendant plus doux. L’arrondi casse les lignes rigides du bâti existant et attire immédiatement le regard.

Ici, l’arche centrale encadre la bibliothèque et devient un élément structurant et décoratif. Elle donne du rythme à la composition, tout en adoucissant l’impact visuel d’un meuble aux dimensions généreuses.

Dans cette maison de vacances, les arcs et volumes arrondis répondent à la monumentalité du lieu. Ils ponctuent les espaces et créent une atmosphère ludique, douce et solaire. Même dans de grands volumes, la rondeur reste un marqueur de convivialité.

2. Oser le vert, naturellement

Le vert, sous toutes ses nuances, est une couleur que j’aime profondément travailler. À la fois minérale et végétale, elle pose une atmosphère, invite au calme ou à l’ancrage selon les intensités.

Dans un monde souvent saturé de bruit visuel, le vert offre une respiration. Il me permet de créer des dialogues subtils entre les matières, les volumes et la lumière.

Qu’il s’agisse d’un bureau niché en alcôve, d’un salon enveloppant, d’un escalier théâtral ou d’une cuisine familiale, le vert s’adapte, mais ne disparaît jamais. Il devient identité, mais sans jamais surjouer. J’aime lui associer le bois, le laiton, ou encore des textures mates qui absorbent la lumière plus qu’elles ne la reflètent.

Le vert, chez moi, n’est pas un effet de mode. C’est une base intemporelle, un fil conducteur graphique et sensoriel. Il structure l’espace, tout en le rendant plus vivant, plus habité.

3. Mettre de la couleur, affirmer une énergie

Ce que j’aime, c’est quand la couleur raconte une histoire. Pas une teinte figée, mais un dégradé, un rythme, une séquence qui fait vibrer l’espace. Dans certains projets, je crée des panoramas colorés qui évoluent d’une pièce à l’autre ou sur un seul mur, comme une mise en mouvement subtile de la couleur. C’est un moyen de créer une continuité sans monotonie.

Je travaille beaucoup les déclinaisons douces, comme le vert amande, plus feutré qu’un vert sauge, mais tout aussi présent. Je l’associe souvent à du bois clair, à des matières naturelles, ou à des lignes graphiques comme des rayures verticales ou des arches peintes. Ces éléments créent un dialogue entre géométrie et douceur, entre contraste et fluidité.

J’aime aussi intégrer les carreaux de zelliges de façon ciblée : dans un coin café, un recoin oublié, une alcôve inattendue. Ils deviennent alors un paysage intérieur, une respiration minérale dans un décor plus structuré. C’est ce va-et-vient entre calme et éclat, entre ligne stricte et surface vibrante, qui rend chaque espace vivant.

4. Oser les teintes foncées pour révéler la lumière

Contrairement à certaines idées reçues, les couleurs foncées ne rétrécissent pas l’espace : elles le mettent en scène. Le noir, en particulier, est une teinte que j’affectionne. Parce qu’elle souligne, cadre, structure. Elle fait ressortir les éléments qu’elle entoure et permet de mieux lire une composition.

Dans une entrée, on peut oser le total look sombre. On n’y reste pas longtemps, alors autant créer un effet théâtral. Un fond noir profond, une suspension sculpturale, un banc en bois clair : tout se répond.

Dans un salon, je joue parfois l’anthracite en contraste avec du blanc, presque comme un effet photographique. Cela met en valeur ce qui se trouve au centre, une cheminée ancienne, un poêle, une composition murale.

Et même dans une salle de bain, le foncé peut servir à effacer un WC suspendu, à structurer visuellement l’espace et à accentuer une douche lumineuse. Utilisé avec parcimonie et justesse, le foncé n’éteint pas une pièce, il lui donne de la profondeur et du relief.

5. Peindre les plafonds : créer un effet boîte intimisant

On a tendance à l’oublier, mais le plafond est une surface à part entière. En le peignant, on change radicalement la lecture d’un volume. J’aime utiliser cette astuce pour rabaisser visuellement une hauteur sous plafond, créer un effet boîte intimiste, ou encore renforcer une ambiance enveloppante.

Dans un bureau vert profond, peindre le plafond permet de renforcer l’esprit cocon. Dans un salon ou une chambre, un plafond bleu donne une dimension céleste à l’ensemble. Et pourquoi pas oser un plafond terracotta dans une entrée ou un couloir pour prolonger l’enveloppe colorée ?

Les plafonds colorés créent une cohérence graphique, une enveloppe qui met en valeur le mobilier et les murs. C’est une arme secrète pour donner de la personnalité à une pièce sans surcharger les murs. Et quand on ose les colorer, ce sont eux qui deviennent les vrais révélateurs d’ambiance.

Et vous, quel sera votre archi-style ?

Flore Huguet, architecte d’intérieur à Bordeaux et Andernos-les-Bains 

Chaque projet commence par une rencontre. Si mes partis-pris résonnent avec votre univers, parlons-en. Je suis toujours curieuse de découvrir de nouveaux lieux, de nouvelles histoires… et d’y poser mon archi-style !